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JEAN BOULBET
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22 septembre 2012

À LA DECOUVERTE DE KBAL SPEAN

 

LA RIVIERE SACREE AUX MILLE LINGAS

 

Au nord d'Angkor coule une rivière "sculptée" au XIe siècle. C'est en 1968 que l'explorateur Jean Boulbet la découvre. L'eau vient ondoyer sur les lingas, avant d'arroser  les cités royales d'Angkor.

O'Kbal Spean, la rivière aux mille lingas,est le Gange de la mythologie khmère, Avant la découverte du site en 1968, aucun sentier n'y permettait un accès direct, et le seul passage, traversant la rivière bien en amont, évitait soigneusement les rochers aux "formes et pouvoirs magiques".

Cest pourtant cette région des monts Kulen que les rois d'Angkor, qui furent brahmanistes avant d'être bouddhistes, considéraient comme le séjour des dieux. Elle est peuplée par les "Khmers Loeu", un peuple en qui l'on voit les véritables descendants des anciens habitants de la cité royale.

Au milieu des années 60, Jean Boulbet s'installe parmi eux. Un jour, après avoir réconcilié un couple désuni, il soigne l'épouse, malade de la dengue, avec de la quinine. Il pourrait en tirer gloire. Pourtant, il n'en fait rien et s'en va voir le sorcier du village auquel il conseil d'employer sa médecine. La voilà guérie. Jean Boulbet a vu juste. Il a permis au sorcier de conserver toute son autorité. Pour le remercier, celui-ci décide de lui révéler un secret. "Je sais que tu aimes notre peuple et je veux te faire un cadeau. Rends-toi sur la montagne d'O'Kbal Spean. C'est un lieu qui est maudit, nul n'ose s'y aventurer. Mais pour toi les dieux seront cléments. Je sais que tu t'interesses aux vieilles pierres....Trouve l'ermitage sous la cascade de la Grenouille".

Jean Boulbet s'execute. Il se rend au lieu-dit. Il s'agit de la rivière qui arrose Angkor. Il la découvre entièrement sculptée sur près de 200 mètres. Cascades, bassins ponts naturels : tout à été orné, on pourrait dire enluminé, par les ermites angkoriens.

 

Dégagés en février 1968, le site est alors daté du XIe siècle grâce à des inscriptions en sanskrit : c'est un ministre du roi Suryavaman 1er qui l'aurait fait décorer. Jean Boulbet a donc fait une découverte sensationnelle et son nom y reste attaché. Mais la guerre le rattrape, en 1975, Pol Pot prend le pouvoir. Et durant toutes ces années, le site des mille lingas, en pleine zone khmère rouge demeure inaccessible. Jean Boulbet n'a pu le revisiter qu'en 1998. Il faut , aujourd'hui encore, de nombreuses heures de marche, au nord du grand circuit du temple d'Angkor pour atteindre cette zone au relief tourmenté. À perte de vue s'étale la forêt dense. Le chemin vertigineux longe des mini canyons profonds de plusieurs centaines de mètres, puis replonge dans une végétation de fougères, de lianes, de fromagers et d'eucalyptus.

(Extrait de l'article  La rivière sacrées aux mille lingas  paru dans le numéro 200 de "Grands reportages"  par Françoise De Mulder)

Montage : Danny Blao. Texte extrait de l'article "Les génies du  Phnom Kulen"  de phillipe Sandrin.

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